La COP 22, réunie à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, a incontestablement marqué des points positifs et des avancées dont les effets se feront très rapidement sentir, dans la lutte contre le réchauffement climatique et les gaz à effets de serre.
Sous le mot d’ordre de COP de l’Action, elle aura introduit les premiers éléments concrets d’application des dispositions de l’Accord de Paris, issu de la COP21 en décembre 2015 et ratifié aujourd’hui par 105 États sur les 196 que compte la communauté étatique mondiale.
« La Déclaration de Marrakech », adoptée par consensus, énonce donc au terme de cette COP22, plusieurs dispositions importantes qui ont fait l’objet d’un accord formel de tous les Etats participants.
Dans ce cadre, on retiendra notamment la dimension financière de cette nouvelle charte d’action de la communauté internationale contre le dérèglement climatique, essentiellement matérialisée par une volonté de développer au niveau du continent africain l’interaction et le partenariat des marchés de capitaux et des autorités de régulation en faveur de la finance verte.
En effet, l’Afrique est un continent qui avance vite, et pour disposer d’une croissance durable, il doit utiliser son plein potentiel, sachant qu’il est particulièrement sensible aux changements climatiques.
L’Afrique a donc besoin de partenariats solides et multiples pour disposer d’un financement solide de son développement résilient.
C’est pourquoi 19 Autorités et Bourses de marchés de capitaux africains, représentant 26 pays du continent, ont signé et approuvé « l’Engagement de Marrakech pour l’encouragement des marchés de capitaux verts en Afrique ».
Cet Engagement a été acquis lors du Finance Day tenu dans la Zone Bleue de la COP le 16 novembre dernier.
En voici les principales dispositions et les signataires.
L’initiative
La « déclaration de Marrakech » est un appel à l’action de tous les marchés de capitaux africains afin qu’ils travaillent de concert en faveur du développement durable.
Il consiste à inciter les autorités des marchés de capitaux et des changes à établir un partenariat continental.
Il est basé sur un ensemble d’engagements volontaires, qui seront implémentés à des temps différents sur les marchés locaux et régionaux.
Le partenariat proposé consiste à :
– Permettre l’établissement de marchés de capitaux verts en Afrique ;
– Promouvoir l’Afrique en tant que marché de financement vert régional de premier ordre, et une destination attractive pour les investissements verts ;
– Communiquer et populariser les problématiques et priorités africaines. Il faut faire en sorte que le développement des marchés de capitaux et financiers prenne en compte les spécificités régionales et est aligné sur les véritables structures économiques à travers l’Afrique ;
– Permettre le lancement d’initiatives climatiques menées par l’Afrique, et renforcer les connaissances et compétences locales ;
– Mettre en place les mécanismes nécessaires.
• A cet effet, une conférence continentale annuelle sera organisée, en rotation dans les différents pays.
• A la fin de chaque conférence, les autorités financières africaines devront pouvoir :
– Faire part des problématiques africaines afin d’aligner les outils financiers sur la réalité du terrain.
– S’assurer que les développements futurs des marchés financiers verts prennent en compte les spécificités régionales.
– Contribuer activement à la construction d’un futur résilient à travers des initiatives africaines.
• La conférence aura un rôle de veille informative, de centre d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques, de networking entre les différentes autorités financières, et de placer l’Afrique en tant qu’acteur majeur de la transition des marchés financiers et de capitaux.
• Afin de s’assurer de la complétion des objectifs, une task force va être mise en place, et elle devra coordonner les initiatives collectives, s’assurer d’une bonne communication entre les différents acteurs, apporter son support dans l’organisation d’événements sous l’égide du partenariat actuel.
La « Déclaration de Marrakech »
Globalement, les autorités financières et des marchés de capitaux constatent l’état des lieux et s’engagent à joindre leurs efforts pour établir un système de marchés de capitaux africains résilient aux changements climatiques, prenant en compte les spécificités régionales. Ils insistent sur la nécessité de lier l’offre et la demande entre la « green equity » et les opportunités d’investissement vert.